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Saint-Thégonnec

 
Qui est Saint-Thégonnec ?

Selon la légende, vers le VIème siècle, Saint-Thégonnec, originaire du Pays de Galles et disciple de saint Pol Aurélien, aurait apprivoisé un cerf, attelé à sa charrette pour charroyer des pierres servant à l'édification de son église. Un jour, un loup dévore le cerf. Sermonné par Saint-Thégonnec, le loup accepte de tirer la carriole du saint. Saint-Thégonnec est toujours représenté en saint bâtisseur, avec un loup ou un cerf, tirant une charrette à ses pieds. Le saint est invoqué pour la préservation des récoltes, la guérison des fièvres et des morsures de vipères.
 

Au commencement des Monts d'Arrée, à 12 km de Morlaix, Saint-Thégonnec est une bourgade située dans une ancienne région d'élevage, elle fut la patrie d'une véritable caste paysanne, les "Julots". Ces paysans-négociants édifièrent leur fortune sur le commerce de la toile et l'élevage du cheval breton.

 



 



 


Situé au centre du bourg, l'enclos paroissial est un magnifique ensemble Renaissance des 16ème et 17ème siècles.

Cet enclos typique est constitué de quatre éléments indissociables :
l'entrée monumentale, le calvaire, l'ossuaire et l'église.

 



 

 

L’entrée monumentale (1587-1589)

En granit de Plounéour-Ménez, il est dû à l'atelier du Château de Kerjean. Il est de style Renaissance. Quatre piliers massifs, surmontés de lanternes cubiques et de lanternons délimitent trois ouvertures. Seule la partie centrale, formée d'un arc en plein cintre, sert de porte et présente une prière en breton adressée à Notre-Dame de Vrai-Secours. Saint-Thégonnec est figuré par son âne et sa charrette de chaque côté de la date de construction.

 



 


Aux angles de l'attique, l'archange Gabriel et la Vierge, en Kersanton, encadrent quatre niches à coquilles, séparées par des pilastres et des trophées Renaissance, dominées par deux canons. Dans la niche du fronton triangulaire : Dieu le Père.
Les passages latéraux sont bouchés par des échaliers empêchant les animaux de rentrer dans l'enclos. La porte centrale était fermée par une grille, uniquement ouverte pour les grandes occasions.
 



 

 

L’ossuaire (1676-1682)

Le triple chevet ajouré de fenêtres aux tympans flamboyants, de type Beaumanoir, est surmonté de clochetons. Des colonnettes aux chapiteaux corinthiens en Kersanton encadrent six fenêtres et une porte cintrée. Un fronton triangulaire abrite une statue de saint Paul Aurélien qui tient en laisse le dragon qu'il aurait capturé, à l'île de Batz, entouré d'une cariatide et d'un terme gainés.

Ce monument, considéré comme le plus beau et le plus achevé de Bretagne, ne servit jamais à entreposer des ossements mais servait de reliquaire et de chapelle funéraire d'intercession pour les défunts, un lieu réservé aux fidèles. 
 



 


 Dans la crypte, la mise au tombeau en chêne polychrome (1699-1702).
Cette œuvre grandiose et théâtrale, sculptée par Jacques Lespagnol, met remarquablement en scène les sentiments humains autour de la mort.
 



 



 

Le calvaire (1610)

Mace en granit de Plounéour-Ménez. Ronde-bosse en Kersanton. 

Il n'a pas les dimensions de ceux de Plougastel-Doulas ou de Guimiliau, il n'en demeure pas moins remarquable de par la qualité des scènes de la Passion sculptées qui le composent.

Toutes les scènes sont signées Le Maître, de Saint-Thégonnec, sauf le Christ aux outrages, façade sud, signé Roland Oré et représentant un bourreau sous les traits d'Henri IV.



 

 

L'église Notre-Dame

Victime d'un terrible incendie accidentel, le 8 juin 1998, l'église de Saint-Thégonnec renaît de ses cendres grâce à la forte mobilisation des habitants de la commune, et surtout au minutieux travail de restauration réalisé par les architectes et les ouvriers de Monuments Historiques (6 ans de restauration).
 


Le clocher gothique et la tour Renaissance
: Initialement, l'élément le plus ancien est le petit clocher, à gauche du clocher-tour, qui date de 1563. La tourelle de l'escalier est noyée dans le rehaussement de l'église au XVIIème siècle.
De style Beaumanoir, ce clocher est jugé trop modeste et la fabrique décide, en 1599, lors des travaux de reconstruction de l'église, de bâtir une tour qui pourrait rivaliser avec celle de l'église de Pleyben.
De puissants contreforts encadrant l'oculus (œil-de-bœuf) et l'horloge montent jusqu'à la galerie en encorbellement.
Quatre clochetons d'angle encadrent le dôme qui porte une lanterne octogonale surmontée d'un lanternon posé en 1626. 
 



 


L'entrée du porche est encadrée par des colonnes baguées (dans le style de Philibert Delorme) et des colonnes cannelées. Au-dessus de l'arc, Saint-Thégonnec, en tenue d'évêque, surmonté d'un dais en forme de dôme.
Sous le porche, quatre apôtres Jacques, Thomas, Pierre et Jean conduisent vers l'entrée de l'église. 
 



 

À l'intérieur, au-dessus de l'entrée du porche, une niche à volets avec la Vierge de l'Apocalypse encadrée de l'arbre de Jessé, portant les ancêtres royaux du Christ, au pied Jessé et le serpent tentateur de la Genèse. Les volets présentent des scènes de la vie du saint. 
 



 


La poutre de gloire
où sont placés le Christ en croix entre la Vierge et saint Jean.
 



 


Le chœur
, de style versaillais, foisonne de trophées, pots à feu et corbeilles de fleurs.
Dans les vitraux on observe des scènes de la vie de Jésus par Jean-Louis Nicolas, de Morlaix (1862-1866)
, restaurés par l'atelier Le Bihan de Quimper (2001-2002).

 



 



 

La chaire à prêcher
: la cuve (1683) est due au ciseau des Larrel, de Landivisiau. Des figurines féminines représentent les vertus cardinales : la prudence (serpent), la tempérance (chaîne et coupe), la justice (attribut brisé) et la force (colonne).
Sur les panneaux, les quatre évangélistes : Marc (lion), Matthieu (ange), Luc (boeuf) et Jean (aigle).
La balustrade de l'escalier porte les quatre Pères de l'église : Grégoire, Ambroise, Augustin et Jérôme.
Entre les cariatides qui soutiennent l'abat-voix (1722), Moïse recevant les Tables de la Loi. 
 



 


Les retables
: le retable du Rosaire (XVIIème siècle) à gauche du chœur, le retable du saint sacrement (1662) à droite du choeur, le retable Notre-Dame du Vrai-Secours (vers 1640) sur le bas-côté nord, derrière la chaire et le retable de saint Jean-Baptiste sur le bas-côté sud. 
 



 



 



 
 

 
 

L'orgue
, dû à Jacques Mascard, élève du célèbre facteur Thomas Dallam, construit en 1670, possédait trois claviers, réduit plus tard à deux, il fut restauré en 1978.